Découvrez ci-dessous des extraits de la tribune de Philippe Audic, Président du Conseil de développement de Nantes Métropole parue dans Le Monde.
“Depuis vingt ans, la participation des citoyens à la décision publique est une question récurrente. […]
Après vingt ans de participation organisée, les citoyens sont-ils moins méfiants, mieux informés, plus tolérants ? Tous ceux qui ont « participé », des conseils de développement jusqu’aux conventions citoyennes, peuvent effectivement l’être. Ceux-là ont été initiés. […]
Pour les autres, le « système » est au mieux lointain, au pire perçu comme hostile. Dès lors, le pouvoir est un prestataire et le citoyen un client… souvent mécontent. […]
Mais l’offre correspond-elle à la demande ? Pas toujours. Les élus sont-ils à l’aise entre les échelons qu’ils gèrent ? Pas vraiment. […]
Si l’on veut dépasser le stade consultatif, il faut que le droit prévoie un cadre clair pour l’intervention citoyenne. Pas simplement des référendums inaccessibles ou des dispositifs qui font croire que … […]
Participer au débat public et participer à la décision publique sont deux notions très différentes et le « flou participatif » persistera tant que le droit ne sera pas plus clair. Il faut aussi retrouver, pour les citoyens comme pour leurs élus, le sens d’un concept déjà ancien, celui de l’éducation populaire. […]
Au-delà de la seule expression citoyenne, nous avons besoin de qualité citoyenne et celle-ci se fonde sur la formation et l’information. Les corps intermédiaires, qui pouvaient se charger de cette mission, sont souvent épuisés. Mais les dispositifs participatifs d’aujourd’hui, notamment les conseils de développement, souvent oubliés, peuvent remplir cette mission.
Nous avons besoin d’un débat public entre citoyens qui ne se réduit pas à l’exclusion de l’autre ou à la seule opposition. Nous sommes une nation de citoyens et nous n’avons d’avenir que dans des projets communs”.